Billet de Munich!
Si j´étais l´AIAM…
Le samedi 16 juin, l´AIAM (Association Ivoiro-allemande de Munich) a fêté ses 10 ans d´existence. J´en ai été l´un des membres fondateurs et ne voulant pas être en reste, j´ai effectué le déplacement, malgré les contraintes familiales et professionnelles et malgré la distance (2 x620 km). Je voulais être au rendez-vous de ce que je considère irgendwie comme mon bébé. On était sept personnes à avoir jugé de la nécessité pour les ivoiriens de Munich de se doter d´un cadre de rencontres et d´échanges pour cultiver la fraternité, la solidarité et célébrer les particularités culturelles ivoiriennes au-dedans et au dehors. Très vite l´idée de l´ouvrir aux allemands s´est imposée.
Ce qui explique le choix du nom. C´est ainsi qu´on a commencé, durant plus d´un an, les réunions en vue de préparer les textes de sa création, de définir ses objectifs et son statut social. Ces réunions, on les a tenu à tour de rôle chez Dialiha Samaké, Edmond Yao Ngatié, Jean Louis Ntakpé, Ibrahim Camara, Felix Zéréoué, Moussa Ouattara et chez moi.
La rébellion de 2002 qui a ébranlé la quiétude légendaire des ivoiriens s´est fait sentir partout oú les ivoiriens vivaient. Toutes les associations ou presque se sont désintégrées. L´AIAM y a certes échappé mais la cohésion du groupe a volé en éclats.
Les uns voulaient non seulement une prise de position ferme condamnant la rébellion mais exigeaient surtout de l´AIAM qu´elle participe à l´effort de guerre par des cotisations. Les autres y ont opposé une fin de non-recevoir en arguant du statut apolitique de l´association. Des frères et des sœurs ont préféré lui tourner le dos devant ce qu´ils considéraient comme un manque de patriotisme. Que l´ association ait continué de fonctionner, même si c´est à 50% de ses capacités, relève presque du miracle. Elle dispose en son sein de suffisamment de substance et de bonnes volontés pour maintenir la flamme de l´espoir allumée. C´est un exploit qui mérite d´être salué.
Ce 16 juin donc, me voilà à Munich à la fête de l´AIAM, très content de retrouver de vieilles amitiés et la ville que je porte toujours dans mon cœur. Les mets ivoiriens présentés assez variés quoique je n´aie pas vu l´attiéké. Le point culminant, l´apothéose, a été sans conteste, la prestation du groupe de danse TOP AFRICA qui a livré une performance incroyable et époustouflante de beauté et de maîtrise de l´art. C´était très beau. Ce groupe a compensé beaucoup de choses dont notamment les petits ratés inhérents à toute organisation de cette envergure.
Pour en revenir à mon propos. Si j´avais été l´AIAM, j´allais mettre tout en œuvre pour que ce 10ème anniversaire soit inoubliable, mémorable pour tout le monde.
Si j´étais l´AIAM, le premier acte que j´allais poser , allait être de prendre langue avec les membres fondateurs qui l´ont portée sur les fronts baptismaux. je serais allé personnellement vers eux par tous les moyens dont je dispose: téléphone, mails, lettre , physique…user de toutes mes capacités de persuasion pour les impliquer dans les préparatifs: idées , organisation, mobilisation, ré-mobilisation..
Si j´étais l´AIAM
j´allais créer des groupes de réflexion dans lesquelles je leur aurait demandé de siéger,
j´ allais faire d´eux, de facto, des membres d´honneur,
j´allais faire en sorte que chaque membre ayant appartenu au bureau devienne un membre d´honneur.
10 ans c´est aussi une occasion historique d´approcher les membres qui se sont retirés pour essayer de les ramener à la maison. Même si au finish c´est un seul qui revenait, ça aura été un triomphe de la fraternité et un message à l´endroit de ceux et celles qui hésitent ou ne veulent plus que, que la porte est toujours ouverte.
Si j´étais l´AIAM, le 16 juin aura été l´apothéose; l´année du jubilé allait commencer le 1er janvier avec , pêle-mêle,
a) des conférences sur les thèmes de société (mariage coutumier en pays akan, funérailles en pays senoufo, baptèmes en pays bété, …)
b) des expositions d´art, textiles…
c) Des séances de lecture (comtes et légendes)
d) un barbecue dans un park accompagné de danses avec un stand d´infos pour attirer l´attention sur le 16.06 et sur l´AIAM
e) des workshops (tamt-tam, tresses)
f) journées portes ouvertes pour expliquer l´AIAM, son histoire
g) des projections de films ivoiriens
h) des petits concerts de divertissement
j) Fête de clôture dans un endroit adéquat c´est à dire qui permet de faire la musique jusqu’à 4-5 h du matin
En somme, de petites actions, commencées dès le 1er janvier 2012 et étalées sur le temps jusqu’au 16 juin.12
Das hätte Lust auf mehr gemacht.